En 2017, le marché du véhicule d’ occasion enregistre un nouveau record avec 5 683 102 immatriculations, soit une hausse de + 0,7% par rapport aux très bons résultats de 2016 malgré 2 jours ouvrables de moins. Néanmoins, et d’après les chiffres fournis par Autoscout24, l’année se termine avec un recul des ventes de – 16,3% en décembre.
Résumé de l’évolution du marché de l’occasion
- Le marché reste à 64,6% encore largement dominé par le Diesel (versus 66,6% en 2016) même si les motorisations Essence sont en hausse de + 7,6%. Les hybrides et électriques progressent vigoureusement mais dans un faible volume par manque d’offres (0,1% de part de marché)
- L’âge moyen des véhicules d’occasion vendus augmente est atteint 9,07 ans (versus 8,96 en 2016)
- Les ventes de véhicules de plus de 16 ans représentent 1/6 des ventes de véhicules d’occasion en France et démontrent le vieillissement du parc automobile
- Au top 3 des hausses de ventes : Dacia (+15,6%), Kia (+12,1%) et Toyota (+9,3%)
- La Renault Clio reste néanmoins le modèle le plus vendu en occasion (6,6% du marché)
- L’Ile de France reste la plus grosse région en terme de volume avec 13,4% des immatriculations.
- La Corse et l’Ile-de-France sont les régions où les motorisations essence sont les plus vendues ; à l’opposé, les Hauts-de-France détiennent le record des Diesel immatriculés avec 69,6% du marché
- Le rapport VO/VN reste stable à 2.7.
Evolution du marché
Malgré les 2 derniers mois de l’année en nette baisse, l’année 2017 enregistre un record absolu d’immatriculations sur le marché des véhicules d’ occasion avec 5 683 102 unités soit une progression de + 0,7% par rapport à 2016, elle-même une année record.
Pour la quatrième année consécutive, le marché progresse oubliant ainsi la période de régression entre 2011 et 2013. Ce nouveau record dépasse le pic d’avant crise financière de + 2 %. A jours ouvrables constants, l’augmentation par rapport à 2016 aurait même été de + 1,5%.
Le mois de décembre a enregistré une baisse significative des ventes avec 401 786 unités soit – 16,3% par rapport à décembre 2016 (soit – 8 % à nombre de jours ouvrables constants). On peut certainement lier cette baisse significative sur ces 2 derniers mois, aux problèmes de délivrance électronique des cartes grises en place depuis début novembre.
Parallèlement, le marché du véhicule neuf affiche une excellente santé en 2017 avec 2 110 832 immatriculations en augmentation de + 4,8 % (soit + 5,6% en jours ouvrables constants) par rapport à 2016. Ce chiffre reste néanmoins en-deçà du record de 2009 avec 2 268 730 immatriculations. Le rapport VO/VN reste stable à 2.7.
Evolution des marques
Dacia (+ 15,6%), Kia (+ 12,1%) et Toyota (+ 9,3%) sont les marques qui ont le mieux progressé en 2017. Coté marques françaises, Citroën se distingue par une nette hausse de + 7,3% des volumes de ventes alors que Peugeot est stable à + 0,5% et Renault baisse de – 3,1%. En ce qui concerne Renault, ce sont les modèles de grandes diffusions tels que la Clio, Scenic et Mégane qui souffrent le plus. La Renault Clio reste néanmoins le modèle le plus vendu en occasion avec une part de marché globale de 6,6%. Parmi les marques Premium, Audi conserve sa première place avec une hausse de + 4 %. BMW se place en deuxième position en volume mais ne progresse que de + 0,8% alors que Mercedes enregistre une hausse de + 4.1%. Volkswagen, 4ème marque du marché, oublie ses problèmes de réputation liés au Dieselgate et progresse légèrement de + 1,7%. A noter, les seuls perdants sur ce marché en hausse en dehors de Renault sont Alfa Roméo (- 2,1%), Opel (- 2 %), Volvo (- 0,8%) et Ford (- 0,8%).
Evolution des motorisations
Les motorisations essence continuent leur progression (+ 7,6% avec une part de marché de 34.0%) dans un marché encore largement dominé par les Diesel (64,6%). Les motorisations alternatives progressent vigoureusement mais dans un volume restant faible par manque d’offres sur le marché. L’hybride augmente de + 21,1% avec une part de marché de 0,9% et les véhicules électriques de + 64,7% avec une part de marché de 0,1%.
Si nous examinons plus en détail l’évolution par tranche d’âge, nous observons que le gain des motorisations essence est très marqué sur les jeunes occasions (jusqu’à 5 ans). Les acheteurs veulent profiter des avances technologiques récentes en matière de consommations sans avoir à débourser le budget d’un véhicule neuf. A l’inverse, ce même segment d’âge est en nette perte pour les motorisations Diesel qui régressent de près de 10%.
Evolution par tranche d’âge
Le marché de l’ occasion montre en réalité de grandes disparités avec 2 sous-segments qui progressent significativement : – Le segment des presque-neuves (jusqu’à 1an) correspondant à des véhicules venant de location à court terme ou directement du constructeur et vendus par des concessionnaires : + 6,3% – Le segment de véhicules âgés (> 15 ans) aux mains des particuliers : + 6,4% Celui des véhicules d’ occasion les plus vendus par les concessionnaires (2 à 5 ans) souffre le plus avec une baisse de – 5,3% de volume en un an. L’âge moyen des véhicules d’ occasion ayant changé de main a été de 9.07 années en 2017 contre 8.96 en 2016.
Evolution en région
Plusieurs régions affichent une bonne dynamique et dépassent les + 2% de hausse d’immatriculations : Corse (+ 2.9%), l’Auvergne-Rhône-Alpes (+ 2,6%) et la Bretagne (+ 2,9%). L’Île de France, la plus grosse région en terme de volume reste stable avec 13,4% de parts de marché.
A noter que la Corse est la région où les motorisations essence sont les plus vendues avec plus de 41% de part de marché suivi de l’Île-de-France avec 40%. C’est en Île-de-France que l’on vend le plus d’hybride (1.7%) et de véhicules électriques (0.2%). L’effet des interdictions de la ville de Paris semble avoir influencé le choix des acheteurs de véhicules d’ occasion. A l’opposé, les Hauts-de-France détiennent le record des Diesel immatriculés avec 69.6% du marché.
Conclusion
Si les deux derniers mois de l’année 2017 ont été mauvais, ils sont surtout à mettre sur le compte de la délivrance des cartes grises électroniques et des blocages qui ont eu lieu. Ce problème résolu, le premier trimestre de l’année 2018 sera certainement très dynamique. Le diesel va continuer sa dégringolade et l’essence pendra peu à peu le pouvoir. Par manque de modèles commercialisés, les voitures hybrides devront patienter un moment avant d’avoir un réel poids sur le marché. C’est vraiment dommage.
Il va être intéressant de voir la tenue de la valeur des véhicules diesel qui prennent de plein fouet les mesures fiscales de 2018 avec la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques et de la contribution climat énergie. Un plomb de 7,6 centimes/litre en plus à la pompe et un Malus qui s’active dès 120g de CO2/km au lieu des 127 de 2017. Rien que ça.
Le marché des véhicules d’occasion va bénéficier de son intégration dans la prime à la conversion. Rappelons qu’il est désormais possible d’acheter une voiture d’occasion et de bénéficier de la prime à la casse en échange de la destruction de son automobile d’avant 2006 (1997 si essence et 2001 si diesel d’un foyer imposable). Ainsi, les ménages non imposables pourront remplacer leur diesel pour acheter un véhicule de moins de 5 ans, s’il est Crit’Air 1 ou 2. Une aubaine pour un marché qui représente déjà les 3/4 des transactions automobiles en France à ce jour.
Sources : NGC Data sur base des chiffres définitifs au 31/12/17 et analytics Autoscout24 France.